Je ne sais où, je ne sais quand, je ne sais comment, pourtant le soir
quelqu’un pleure depuis derrière la porte
et la musique est notre amie – et souvent au fond du sommeil
nous entendons les pas de noyés d’antan ou bien passent à travers
le miroir des personnages
que nous vîmes jadis dans une rue ou à une fenêtre
et ils reviennent insistants
comme effluves de notre jeunesse – l’avenir est inconnu
le passé une énigme
l’instant précipité et inexpliqué.
Les voyageurs se sont perdus par le fond
d’autres pour toujours les a gardés la lune
le soir nous ouvrons les grilles en un sanglot
les facteurs ont oublié le chemin
et l’explication arrivera un jour
lorsqu’il n’y aura plus besoin d’aucune explication
Ah, que de roses dans le crépuscule – quels amours mon Dieu, quels plaisirs
quels rêves,
allons maintenant nous purifier au fond de l’oubli.
Tassos Leivaditis, Βιολέτες για μια Εποχή, 1985
On peut écouter ce poème en grec ici.